Oeillades nocturnes

Il était minuit passé. Le métro quittait le Sud de Paris ; sans doute es-tu montée dans la rame à Montparnasse, peut-être un peu après ? J’étais assis avec deux amies, tu as pris la dernière place libre, à la fenêtre. Fenêtre dans le reflet de laquelle j’ai eu la sensation que tu me regardais, jusqu’à ce que cette douce rêverie ne soit confirmée par de plus directes oeillades, si régulières et si peu furtives, jusqu’au moment où je suis descendu sur le quai, dans le 18è arrondissement.

Troublé, je me suis retourné une dernière fois vers toi alors que se fermaient les portes. Tu me regardais toujours.