Le train de ma vie russe

« Depuis quelque temps, on monte dans le train et on se rencontre.

Et on croit que l’on voyagera toujours ensemble.

Pourtant, à une station, tu m’abandonnes, me laissant seuls continuer le voyage…

Au fur et à mesure que le temps passe, à chaque fois j’ai l’impression que c’est toi qui remontent dans le train.

Et vous êtes important à mes yeux : mon espoir, mes attentes, mes envies, peut-être l’amour de notre vie.

Beaucoup s’en préserveront (même éventuellement de l’amour de notre vie), et laisseront un vide plus ou moins grand dans ce train.

D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera même pas qu’ils nous ont touché .

Ce voyage en train sera plein d’angoisses, de peines, d’attentes, de stress, de peur et d’aveux.

Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu que l’on ne se touche pas.

On ne sait pas à quel point nous sommes immunisé, donc limitons nos déplacements, éternuons dans le coude et lavons nous régulièrement les mains.

Il est important de le faire car lorsque nous t’aurons tous croisés Covid-19, il sera compliqué de continuer notre voyage.

Soyons heureux de ne pas être contaminé et remercions nous pour ces voyages fantastiques.

Aussi, merci d’être un virus volatile dans mon train.

Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec toi.

Je veux dire à chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie d’être dans ma vie et de voyager dans mon train sans vos microbes. »

Contient un peu de Jean d’Ormesson

    Détails

  • RERaà Châtelet — Les Halles.
  • Une rencontre faite le 15 mars 2020.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le dimanche 15 mars.