Heureux anniversaire !

C’était le 30 mai, gare de l’Est, dans le train de 16h45 direction Meaux, 3ème wagon de tête.

Quand je suis entré dans ce wagon avec du rock plein les oreilles,

tu étais de dos, assise dans le sens de la marche près de la fenêtre,

tu avais les quatre sièges de droite pour toi

et tu avais les yeux rivés sur l’écran de ton mobile.

J’ai pris les cinq places de gauche et me suis avachi dans le sens inverse,

il faisait super chaud dans ce vieux train gris.

Ma nudité était accompagnée de casquette, paires de lunette et de baskets et d’un tee-shirt rock’n’roll,

tous étaient noirs, seul mon jeans était bleu comme le tien.

De ton côté, tu portais un jeans et un sweat rose,

tes cheveux blonds avaient été maintenus rapidement par une grosse pince noire,

ce qui laissait apparaître la douce pente de ta nuque.

Quand les portes du train se sont fermées,

nous étions toujours seul sur ces neuf places.

“je te salut marie” !

…Le balancement du train était déjà bien entamé, et malgré toutes ces fenêtres ouvertes la chaleur persistait à ne pas sortir.

Tu as donc ôté minutieusement ton sweat afin qu’il laisse la place à un joli petit débardeur blanc,

qui sous ses minces bretelles ne pouvait dissimuler celles de tes sous vêtements rouge.

A ce moment, j’ai eu l’impression que tu étais gênée de te déshabiller devant un inconnu,

sûrement savais-tu que je te regardais,

moi, J’ai trouvé ça adorable.

Après avoir rangé ton sweat dans le sac à main foncé qui t’accompagnait,

deux de tes doigts ce sont délicatement glisser vers le centre de ta poitrine,

…y avaient-ils un travail bien précis ?

…y essuyer une goutte qui s’immisçait en ce lieu intime, peut-être ?

De temps en temps, tu jetais un petit coup d’œil rapide dans ma direction,

en faisant bien attention de ne jamais tourner la tête vers moi.

Je sais bien que mon aspect “méchant” garçon, peut être parfois intimidant,

les gens on plutôt tendance à m’éviter en général;

“la France à peur”.

Bref, le temps passe,

et voilà qu’arrivent nos vaillants chevaliers dans leurs armures grises et mauves,

armés de leurs poinçonneuses dernier cris, ils commencent à contrôler le bout du wagon,

c’est à dire, Nous !

Puis ils redescendent ce dernier.

Et là, à peine ont ils le dos tourné,

que tu soulèves ton débardeur à mi-ventre afin d’y inspecter le piercing que tu as au nombril !

Ma-gni-fique :?)

Cette exploration va durer tout le temps du contrôle,

Alors là, j’ai prié toutes les divinités pour que tout le reste du wagon ai fraudé… en vain !

en effet, le rideau s’est fermé pour ne jamais rouvrir dès le retour de la joyeuse troupe qui s’apprêtait à changer de wagon.

…Encore quelques petits coups d’œil rapide de temps en temps et nous voila à Chelles,

Là tu sort un fin gilet sombre de ton sac que tu enfiles,

tu détaches la pince qui retient tes cheveux,

puis tu la fixes sur le côté de ton gilet,

Tu te lèves, tu ne me bouscules pas, ça ne me réveille pas non plus et tu prends ton sac comme d’ab, enfin j’imagine.

Tu te diriges droit vers la sortie,

c’est le seul moment où je peux voir tes chaussures qui étaient dissimulées sous la banquette,

ce sont des espèces de clarks marron, je crois!

J’attache beaucoup d’importance aux chaussures,

je trouve qu’elles en disent long sur la personnalité de leur maître !

Tu regardes toujours droit devant toi, pas de dernier regard,

impossible de me souvenir de la couleur de tes yeux d’ailleurs… sombre dirai-je ?

puis dans le flot, tu descends sur le quai, où tu es kidnappé par un escalier roulant qui t’emporte dans les entrailles de la terre.

Je ne t’aurai pratiquement pas quitté des yeux durant tout ce trajet,

ce fut un spectacle si merveilleux de voyager avec toi.

Peut-être nous recroiserons nous, pour quelque chose de différent cette fois !

La vie est tellement capricieuse, j’étais exceptionnellement sorti du taf à seize heures au lieu de dix-sept ce jour là !

En tout cas, c’était le plus beau cadeau d’anniversaire !

    Détails

  • Transilienpà Gare de l'Est.
  • Une rencontre faite le 30 mai 2011.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le lundi 6 juin.