Samedi, 23h30, leurs rires, le vôtre, votre visage, voici l’histoire.

C’était entre Colonel Fabien et Philippe Auguste. C’est vrai qu’ils étaient très drôles et heureux, ces gens qui riaient et s’aimaient, juste devant vous. Vous esquissiez de beaux sourires discrets en les regardant. Vous étiez très belle, vous portiez un haut blanc, une jupe rose pâle, le caleçon en dessous était très foncé : noir. Vous portiez des nu-pieds à talons, lanières de couleur. Vos lunettes, dont la marque désigne aussi je crois un type de carburant, vous vont merveilleusement et éloignent un peu votre regard, qui y gagne je ne sais quoi de mystérieux. À propos de votre visage, je pourrai dire beaucoup. Je le ferai peut-être. Je suis monté dans cette rame à la station Colonel Fabien, à l’heure où j’écris, c’était il y a une heure tout au plus, je vous ai immédiatement remarquée et vous ai cherchée du regard de nombreuses fois. Je crois que vous l’avez peut-être senti. Très simplement vêtu, pantalon noir et t-shirt col V blanc, j’ai constaté avec joie que vous vous rapprochiez de moi et avec tristesse quelques secondes plus tard que vous revêtiez votre blouson de cuir marron, les portes s’ouvrent à la station Philippe Auguste, vous descendez, je vous vois de profil, votre coiffure est un désordre joliment travaillé, je regrette déjà de ne pas descendre à votre suite lorsque les portes se referment. Je descends à la station suivante et marche vers Philippe Auguste, dans l’idée de vous croiser peut-être sur le boulevard. Non, il est trop tard. C’est dommage. Si vous vous reconnaissez, si vous me reconnaissez, vous parler me ferait plaisir.

    Détails

  • Métro2à Philippe Auguste.
  • Une rencontre faite le 11 septembre 2011.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le dimanche 11 septembre.