T’apercevoir ce matin fut un…

T’apercevoir ce matin fut un réconfort dans ce froid automnal. Il devait être 9h40, j’étais assez pressée. Tu étais sur mon quai à Vincennes, à quelques mètres de moi. Ta rousseur a attiré mon regard, un peu de couleur dans une matinée si morne. Tu étais grand, vêtu d’un trench noir s’opposant à la couleur de tes cheveux. Notre RER est arrivé. Trop timide, je n’ai pas osé monter dans ton wagon, peut-être aurais-je du. A l’arrivée du RER en gare de Val de Fontenay, tu es descendu. Tu as réussi à me décrocher le premier sourire de la journée. Plusieurs fois nous nous sommes regardés. Nos chemins se sont séparés plus vite que prévu. Tu as pris l’escalator pour sortir tandis que moi je prenais un autre chemin. Un dernier regard, puis, le regret. Moi, jeune fille brune aux yeux bleus, en slim noir, derbies à talons, pull bordeaux et collier avec une pointe de flèche en silex, un tote-bag Metronomy, repartais donc seule de mon côté. Je ne sais pas si tu liras cette annonce, peut être ne connais-tu pas ce site. Cette annonce s’apparente donc à une bouteille jetée à la mer, j’aimerais que tu la trouves mais si ce n’est pas le cas, j’aurais été heureuse le temps de revivre cet instant avec toi.