Je t’ai réveillé ce matin très tôt à la station Marx Dormoy

Samedi 3 mars, ce matin vers 6h30, je t’ai tout de suite remarqué ; avec tes grands yeux bleus, ta petite barbe claire, tes cheveux en batailles… D’abord dans la rame du 8 qui allait de Grands Boulevards à Madeleine. tu étais avec une amie. Je t’ai entendu parlé de la station Jules Joffrin, juste à côté de chez moi. L’alcool aidant, je me suis dit, “s’il descend à Madeleine pour prendre la correspondance comme moi, j’engage la conversation!” Tu es bien descendu à Madeleine, mais tu as foncé comme une flèche vers le quai de la ligne 12. Je t’ai retrouvé sur ce quai, mais je n’osais pas. Puis dans la même rame, mais je n’osais toujours pas… “Laisse tomber; tu ne vas pas lui parler, tu ne le connais même pas” me suis-je dit, “c’est idiot!” J ai vu que nous passions ta station supposée, pas un geste de ta part. Et c’est là que j’ai remarqué que tu t’étais endormi… Le hasard fait parfois bien les choses ; il fallait que je te réveille, ou tu sombrerais au terminus de la 12. Je me suis lancée, seulement, je n’ai pas été plus loquace. Nous nous sommes souris, et tu es reparti dans l’autre sens… J’espère que le hasard m’amènera à recroiser ton chemin.