Cours Simon

Minuit singulier, et quelques misérables minutes.

République était ton point d’embarquement. Jupe bleue marine, écouteurs blancs, sac à main couleurs chaudes, sac plastique contenant un semblant de déguisement. Tu es rentrée dans la rame, désinvolte, avec ta coupe à la garçonne, et tu t’es postée face à moi, sur les assises latérales. Tu t’es grattée la cheville pour te soulager de démangeaisons, croisé les jambes puis gardé le sourire pendant ton voyage. A cette heure-ci, il n’est pas forcément bienvenu d’entretenir une discussion avec un passant inconnu, alors je me suis avec beaucoup de regret abstenu. Peut-être que je me cherche des excuses, et que je n’ai tout simplement pas eu le courage.

Pour tuer ton temps, tu as sorti de ton sac un dépliant des Cours Simon, j’en ai déduis que tu sortais sûrement d’une de leurs représentations annuelles.

Puis on s’est levé en même temps pour sortir au terminus, Place d’Italie, là où je t’ai perdue de vue pour des questions d’objectifs.

Passante méconnue de mon histoire personnelle, je souhaiterai t’écrire quelque chose d’idiot, et d’autres mots choisis. Tes yeux souriants laissait à ton large front la place pour accueillir milles éloges. J’aurai aimé mettre un prénom sur ton visage. Je t’ai cherchée, partout, en vain.

Le destin, s’il existe, peut-être me laissera-t-il une chance de te revoir, au hasard.

Si tu passes par là… écris.