Wilson, un joueur de tennis avec un sourire en coin

Marque Wilson, deux sacs, dont l’un contenant sûrement une raquette de tennis. Assez encombré le jeune homme. Il y avait du monde dans le wagon, c’était un lundi, vers 3h de l’après midi. Je me tenais debout, entre les rangés de sièges, je laissais mon regard se poser sur les passagers. Puis j’ai remarqué un jeune homme qui semblait sourire de ce qui l’environnait. Une expression qui se démarquait de toutes les autres engluées dans l’indifférence. Peu après, j’ai senti un regard se fixer sur moi, quel drôle de sentiment… C’était justement ce jeune homme qui me regardait à son tour. Il était assis près des portes sur un strapontin repliable. Au début, on s’est simplement fixé, puis, de légers sourires sont apparus, par intermittence. Finalement, une place s’est libérée près de ma mère qui m’accompagnait et je me suis assise, en face du jeune homme. Il faisait chaud dans le wagon et j’ai ôté mon sweat bleu ciel pour ne garder qu’un débardeur marron chocolat. De temps à autre, je cherchais à croiser son regard, et il me semble qu’il en faisait tout autant. Puis, vint la descente, gare de Lyon. Il est descendu au même arrêt. Un sourire et un regard insistant à nouveau alors qu’il gravissait l’escalator et me dépassait. Et enfin, il m’a fallu prendre une correspondance avec le métro, je l’ai regardé à nouveau, ne sachant trop si je devais valider mon ticket et disparaître ou dire quelques mots pour ponctuer nos regards de paroles. Finalement, ma mère à côté, je n’ai pas osé l’aborder et je me suis enfilée dans les couloirs souterrains, non sans avoir jeté un dernier coup d’oeil par dessus mon épaule pour voir que lui aussi me regardait encore. Je regrette…