A la jeune femme triste…

Bonjour,

Je sais qu’il est très peu probable que vous lisiez cette annonce, mais quand on est en désespoir de cause…

Tout est de ma faute, je vous ai laissée partir. Nous sommes montés à la même station (je ne me rappelle plus laquelle). Vous vous êtes assise sur le strapontin en face de moi. Vous aviez l’air vraiment très fatiguée, avec un visage vraiment triste, les cheveux défaits, une mine terrible ! Vous fermiez les yeux longuement, vous aviez l’air de ne vouloir voir personne. Je n’ai pas cessé de vous regarder : j’étais fasciné par votre air tellement vrai et si simple ! Vous ne mentiez pas, comme si dans tout ce tram vous étiez la seule personne qui ne faisait pas de comédie ! Je voulais vous parler, mais je n’avais pas envie que vous pensiez “Que me veut ce monsieur ? Ma journée est déjà dure sans que j’aie besoin de ça…”. Pourtant, une partie de mon âme me disait qu’il fallait au moins essayer de vous parler, et qu’un sourire sur vos lèvres serait une grande victoire déjà. Et j’ai pensé à vous écrire un mot, quelque chose qui vous ferait peut-être oublier votre chagrin, mais je n’avais ni mon stylo ni mon carnet : je les avais oubliés chez moi ! Lorsque je m’en suis rendu compte, vous sortiez déjà…

Je ne veux pas vous décrire, mais si vous vous reconnaissez - même si vous lisez l’annonce des semaines ou des mois après - je vous prie de me répondre car je veux vous connaitre. Dites-moi au moins ce qui vous a rendue triste ce soir là…

Bien à vous,

Le jeune cœur que vous habitez…

    Détails

  • Métro12à Rue du Bac.
  • Une rencontre faite le 29 octobre 2012.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le mardi 30 octobre.