L’océan de vos yeux

Nous avons emprunté ensemble l’escalier, vous devant, moi derrière (votre silhouette… quelle silhouette!) pour se rendre sur le quai direction Galliéni. Dans la rame, nous avons échangé quelques regards. J’ai sorti mon livre de Cendrars en pensant pouvoir lire quelques lignes. Mais vous avez de nouveau poser votre regard sur moi et j’ai refermé les mémoires de Blaise pour admirer l’océan de vos yeux. Vous êtes descendue à République. J’ai osé vous suivre jusque sur le quai direction Montreuil mais pas vous proposer de prendre un café. Vous portiez un pantalon noir et des bottines beiges toute neuves dont le claquement des talons sur le bitume résonne encore dans mes oreilles. “L’Homme foudroyé”, c’est le titre de l’ouvrage de Cendrars que j’ai glissé dans la poche de ma veste marron. Je portais également un pantalon très clair, des chaussures marron et des lunettes rondes sur le nez. Je meure d’envie de vous revoir et de prendre le temps d’un café.