Une belle inconnue

Dans le train Cherbourg-Caen-Paris du dimanche 21 juillet 2013, tu étais assise par terre sur la plate-forme du dernier wagon. J’étais assis inconfortablement sur un porte-bagages dans ce train bondé et en retard, séparés par la porte coulissante transparente. Tu lisais L’autoroute du soleil de Baru. Nos regards se sont croisés à plusieurs reprises. Impossible de t’aborder dans le train, j’ai essayé de le faire sur le quai mais tu as dû récupérer ta lourde valise et je t’ai perdu de vu, emporté par le flot de voyageurs. Je t’ai retrouvé plus loin devant les tableaux d’affichage mais tu étais au téléphone. J’ai dû partir pour éviter de rater ma correspondance. Je n’ai jamais vu un visage respirant tant de fraîcheur et sans aucun artifice. Qui ne tente rien n’a rien même si les chances que tu lises ce message sont infimes.