We’re not alone

J’aime bien vous lire d’ici, du milieu de la vigne. Beaucoup a commencé ici pour moi. Adolescent je lisais la rubrique “transport amoureux” de Libération. J’aimais ces connexions, dans un environnement qui n’était pas du tout le mien, le métro, Paris, la capitaleuh.

J’aimais lire ces traces écrites, je me disais, le coeur n’a pas de contraintes d’environnement, c’est tant mieux. Tout ceci était pour moi enveloppé d’un certain prestige, le métro étant le symbole de Paris, la ville de l’amour, enfin vous voyez les connexions et le tableau.

Plus tard, comme beaucoup, comme je l’entends parfois encore, tous les ans, avec émotion, je venais moi aussi ” d’arriver à Paris”. Travailler au milieu de vous et pour vous, dans ces couloirs.

Je me disais, est ce qu’il y a un site internet sur le modèle des annonces de Libé, maintenant que je suis sur place et que je peux me figurer l’environnement, cela serait encore plus croustillant. J’ai donc atterri ici.

C’est un plaisir quotidien que de vous lire, de sentir le coeur d’une ville. Les gens qui disent que les Parisiens font la gueule ont ils une fois fait un tour par ici ?

Autant de messages comme les battements du coeur d’une ville, et le plus beau c’est de se dire que ça continuera jusqu’à la fin des temps, que ces battements nous survivront. On aura jamais la réponse, jamais on ne saura ce que l’autre aurait répondu à ces appels, et pourtant, c’est d’une beauté assez intemporelle. Les gens, peut etre, continueront à ne pas oser, ou, plus surement, auront pour leur prochain une pudeur bienveillante, et surtout, seront animés d’espoir, et cela c’est beau à voir.

L’ennui n’a pas d’âge, le charme et le plaisir non plus, le sentiment de solitude, malheureusement non plus.

Je parle là à tous ceux , de plus en plus nombreux, qui écrivent, qui attendent, qui espèrent, quelqu’un qu’ils n’ont pas rencontré dans le métro, et qui écrivent ici. Je veux juste vous dire que vous n’êtes pas seuls, qu’on est un paquet à vous lire, et à vous trouver beaux et charmants.

Ce temps de l’année peut cristalliser les rancoeurs, les bilans, les ” je me retourne une dernière fois”. Pour ceux pour qui les temps sont durs, je ne m’étendrai pas, mais je peux vous assurer qu’on se relève de tout. Ca prend du temps, le chemin est long. Mais la lumière à la fin… wow.

De très bonnes fêtes à toutes et tous.

    Détails

  • Métro14à Cour Saint-Emilion.
  • Une rencontre faite le 19 décembre 2013.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le jeudi 19 décembre.