Vendredi 17 tu es descendue à Montparnasse…

Tu as les yeux verts, un tatouage sur le bras.

Les cheveux châtains.

C’est moi qui ait posé la main sur ton épaule, sur le quai de Montparnasse.

J’étais assis. Je suis le jeune homme brun aux cheveux longs.

J’ai tant aimé croiser ton regard…

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C’était un Vendredi, 17 juillet, vers 23h. Sur la ligne 4 entre Châtelet et Montparnasse. Tu tenais la barre, à côté d’une personne au chapeau noir.

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Comme à chaque fois que j’entre dans une rame, je regarde chaque personne, comme pour signifier un minimum de respect à travers cet accord silencieux où on fais mine de ne pas voir les autres.

Je croise les yeux d’une personne, d’une autre… Puis les tiens… Je te regarde… Tu me regarde. C’est profondément dense, c’est direct, c’est intense. Il n’y a aucun doute. Tu sent ce que je sent. Je ressent ce que tu sent.

J’ai vite compris que notre lien était unique.

Aucune chimère dans ma tête n’a le temps de désirer, de vouloir, de paraitre, de correspondre. C’est pur, c’est brut. Seulement ton énergie, la mienne, qui se transmettent une reconnaissance magnétique fatalement belle. Il n’y a aucune information qui me pousse à vouloir t’aimer. Rien que je sache sur toi. Et pourtant, tout mes sens sont en alerte et me disent, ne la laisse pas passer.

Je n’avais pas prévus d’aimer, je n’avais pas prévus d’être aimé.

Aussi intensément, en quelques secondes.

Dis moi si c’était un rêve.