Un Wagon nommé Désir

Lundi 20 Juillet 2015, 13h08. Je te laisse sortir avant moi du wagon, arrêt Louise Michel. Superbe jeune femme aux cheveux châtain, tes yeux bleus ne cessaient de voyager entre l’écran de ton iPhone 4(s?) blanc, et mon regard hypnotisé par ton élégance et la suaveté de tes gestes. Tu étais assise, et je fus contraint de rester debout près de la porte par une dame qui me précéda à tes côtés. Qu’importe, c’était décidé: j’oserais parler à cette version “vintage” d’Ana Beatriz Barros; mieux encore: à toi, la “blue-eyed French muse”. J’aurais aimé, avant même de t’interpeller au passage clouté devant la station, te dire à quel point j’avais apprécié t’observer pour remarquer le verni rouge élégamment peint sur les ongles de tes mains magnifiquement modelées, le jeans qui ajoutait simplicité à une sophistication apparente, ou encore ce châle noir qui confortait tes épaules cruellement gracieuses et féminines. Loin d’être expert en apparat féminin, le petit sac (gris? bleu-gris?) que tu avais rangé si pratiquement à Arts et Métiers déjà ajoutait tant à cette impression de jeune femme indépendante et…busy! Et que dire de ce regard qui ravive et met fin aux espoirs du courtisan rêvant de gagner le cœur de la Venus qui vient bousculer son monde?

Mais ma fenêtre est brève. Je t’interpèle poliment, et me sens nerveux (cette rencontre est décidément significative). Mes mots sont sincères: je suis une fille en dehors du métro pour la première fois, je te trouve superbe, je veux faire ta connaissance. Ton regard, à m’entendre, tes lèvres rouge-cerise qui s’écartent pour laisser transparaître ton sourire étincelant, et tes joues rougissantes me font fondre de désir. Le “non”, si bas que je ne l’entends presque pas, suivi d’un regard qui me signale d’essayer encore alors que nous commençons à traverser, me débousolent. Qu’est-ce qu’un garçon doit faire pour avoir ses chances avec la fille que son cœur convoite quand il ne vient armé que de sincérité? Est-ce le fait que je rentre d’un long weekend, vêtu de mon jeans détente (beige), d’un t-shirt noir que je mets en catastrophe pour effectuer le trajet campagne-Paris et ma mine fatiguée et mal rasée? Est-ce mon approche si peu originale? Déjà essoufflé suite à ce premier échange (et à une journée de 38heures) je réessaye. Pourquoi pas Facebook puisque je ne suis là que pour l’été?. Le “non je ne crois pas”, encore si hésitant alors que tu me fais toujours face en marchant me blesse. Pourquoi choisis-tu aujourd’hui pour apparaître? Après un “bon après-midi” de ma part auquel tu prends la peine de réponde, je fais demi-tour direction Perreire, et n’arrête de penser à toi depuis. Je suis dans le metro 3 de 13h00 a Saint-Lazare direction Levallois de lundi à jeudi, au niveau du wagon où nous nous sommes croisés. Réapparais, ou demande après moi au kiosque de Louise Michel vendredi 13h00 et toute la semaine prochaine.

    Détails

  • Métro3à Louise Michel.
  • Une rencontre faite le 20 juillet 2015.
  • Rédigé par un homme pour une vénus.
  • Publié le vendredi 24 juillet.