Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais.

Tu es montée à Charles de Gaulle - Etoile, puis tu es venue t’asseoir face à moi.

Tu portais un trench un peu usée assorti à tes botines. En dessous, j’ai cru discerner un haut style Liberty, peut être une robe par cette froide journée d’hiver.

Chevelure rousse aux épaules, légèrement maquillée, tu lisais “Le Portique” de Philippe Delerm.

D’un naturel réservé en terres inconnues, je n’ai osé t’aborder, préférant me morfondre dans ce mythe de la passante réactualisé, me prenant pour ce bon vieux Charles en repensant à ton petit nez fin surplombant une bouche que tu humectais avec modération, en tournant les pages.

Comme moi, tu es descendue à Rueil-Malmaison, je t’ai suivi, un peu, espérant que tu montes dans le même bus que je m’apprêtais à prendre. Sans succès.

A bientôt, je l’espère, au détour d’une rue.

    Détails

  • RERaà Rueil-Malmaison.
  • Une rencontre faite le 31 janvier 2011.
  • Rédigé par un garçon pour une fille.
  • Publié le lundi 31 janvier.