Voyage au bout de la nuit
“Il est bien, le livre?” Tout simplement.
Ou peut-être : “J’aime bien ton allure et tu lis du Céline, alors…”
On n’est que mardi soir et il fait déjà tard, la tête enfouie dans mon écharpe et les jambes entortillées. Ton regard ne quitte pas les mots. Puis à la Défense tu fermes ton roman. Pourtant ce n’est qu’à Sartrouville que tu sors tes clés. Et tout ce temps je me répète le scénario, celui où je te parlerai de tes lectures. Te voilà déjà parti et pas un son n’aura franchi le pas de mes lèvres.
Sans avoir eu le courage de me jeter à l’eau je lance une bouteille à la mer, et ces quelques lignes. Puisses-tu les saisir