Blonde au manteau bleu turquoise

Vendredi soir, vers huit heures et quart, vous attendiez le train sur le quai de Belleville. Grande, blonde, presque platine, le regard perdu dans le lointain.

Debout sur le même quai, je ne vous voyais que de profil. Comme tout mâle incliné à propager son genôme (ce que je ne suis malheureusement pas encore parvenu à faire, zut !), je vous avoue que mon regard fut attiré autant par la couleur inhabituelle de votre veste (bleu turquoise) que par la vision de vos interminables jambes, si longues qu’on distinguait à peine votre pantalon.

Je me suis dit, “comme c’est curieux d’aller si légeremment vêtue en cette saison. Elle doit vraiment se cailler” …

Le train est arrivé. Nous y sommes montés.

Par dessus mon livre, je vous ai lancé quelques coups d’oeils. Je voulais voir si vous étiez aussi jolie de face que de profil. Verdict ? Je pense bien que oui.

Malheureusement, je me suis alors dit : “Cette charmante demoiselle, au vu de ses longues jambes dénudées , doit se prendre au moins quinze réflexions par journée, de la part de mâles échaudés, sans parler des attouchements inappropriés. Hors de question que j’ajoute ma pierre à l’édifice. Laissons la tranquille”.

Je me suis donc replongé dans mes lectures pour ne pas vous importuner.

Maintenant, je regrette un peu. Parce que ce n’est pas en restant le nez dans mes bouquins que je vais réussir à propager mes gènes ! Pour l’amour de l’ADN et de la biodiversité, j’aurais au moins dû tenter ma chance. Avec le recul, je ne pense pas que vous l’auriez mal pris, en plus …

Alors, à la semaine prochaine, peut être, sur le même quai ou entre Belleville et Nation ?